Petites sociétés canadiennes : un fort potentiel de rendement moyennant des risques particuliers
Comme on le voit sur Finance et Investissement/Conseiller.ca le 16 decembre 2024 | Image: starline on Freepik
Le changement est dans l’air ces temps-ci. Après des années de hausses de taux pour maîtriser l’inflation, l’engrenage s’est maintenant inversé et les banques centrales ont commencé à assouplir leur politique monétaire. Les craintes d’une récession s’estompent, faisant place à des perspectives d’atterrissage en douceur, voire de vol continu. Les vents contraires qui ont jadis rebuté les investisseurs dans l’arène des actions à petite capitalisation soufflent maintenant dans la direction opposée. Résultat, cette catégorie d’actif est redevenue hautement désirable alors que le prix des actions à grande et mégacapitalisation escaladent un mur d’inquiétudes (« jusqu’où peuvent-elles monter avant de subir une correction? »). Selon Morningstar Direct, les FNB à petite capitalisation ont presque triplé leur montant de capital investi par rapport à 2023. Les prévisions des analystes de Wall Street à l’égard des bénéfices des entreprises du S&P SmallCap 600 devraient se hisser de 22,1 % par rapport à 14,8 % pour celles de l’indice S&P 500 l’année prochaine. Le contexte semble donc propice aux placements dans les petites sociétés. Toutefois, bien que ces petites entreprises offrent un potentiel de surperformance, comme ce fut le cas historiquement, celles-ci sont également assorties de risques et défis uniques pour les investisseurs.
Les actions à petite capitalisation ont moins de liquidité que les actions des grandes sociétés. Cette réalité à deux effets directs : une volatilité plus marquée et un coût de transaction plus élevé pour les investisseurs au détail. Comme les actions des petites sociétés sont détenues par moins d’investisseurs que les grandes, le volume de transaction est souvent peu élevé au quotidien : parfois seulement quelques centaines d’actions sont disponibles, comparativement aux multiples millions d’actions à grande capitalisation négociées sur les bourses. Ce faisant, il peut être difficile de créer un enjeu significatif sans avoir un effet sur le prix marchand. Deuxièmement, l’écart entre le prix offert et le prix demandé pour ces petites entreprises peut être large et nécessiter une stratégie de vente ou d’achat différente que de simplement déposer un ordre au marché.
Les analystes ne font pas un suivi aussi assidu des petites entreprises et celles-ci sont moins achetées par les investisseurs institutionnels. Il s’agit là à la fois d’un avantage et d’un inconvénient pour ce secteur. Comme la recherche disponible est moins fouillée, les investisseurs qui prennent le temps de bien comprendre les entreprises sur une base individuelle se donnent une précieuse longueur d’avance, sachant que ce segment du marché est relativement inefficace. En effet, un panier de sociétés à petite et microcapitalisation dans un fonds commun de placement ou un FNB renfermera des compagnies de diverses qualités – certaines rentables ou presque rentables et d’autres en sérieuses difficultés avec des perspectives peu prometteuses. Ainsi, l’espace des petites entreprises récompense avantageusement les investisseurs qui font preuve de diligence raisonnable et prennent le temps de séparer le grain de l’ivraie.
La baisse des taux d’intérêt favorise toutes les entreprises, mais particulièrement les petites entreprises qui ont tendance à compter davantage sur le financement externe (comme les dettes), et qui sont par conséquent plus directement affectées par la fluctuation des taux. Ces sociétés ont donc un petit goût épicé : elles réagissent plus aux hausses et aux baisses, selon le contexte macroéconomique. Qui plus est, les grandes entreprises ont normalement une portée mondiale, tandis que les plus petites entreprises demeurent domestiques ou nord-américaines. Ainsi, où l’économie du pays va, ces actions vont, car elles sont moins en mesure de compenser le ralentissement de la croissance dans une région à l’aide d’une croissance plus élevée dans une autre.
En raison de ces attributs bien particuliers, la réussite dans cette arène dépend souvent d’un travail d’équipe; on l’atteint en détenant des fonds gérés par des professionnels chevronnés armés d’antécédents éprouvés à travers les cycles économiques.
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