Fonds de valeur – Juin 2022

Rédigé par

Le premier semestre de l’année s’est révélé très volatil, marqué par des pertes boursières considérables qui ont été occasionnées par une remise à niveau des cours en prévision d’une croissance économique affaiblie au cours des trimestres à venir. Les investisseurs ont tourné leur attention sur les entraves macroéconomiques, comme la hausse des taux d’intérêt que les banques centrales utilisent comme moyen pour réduire la demande et ralentir l’inflation.

Télécharger le pdf

Les entreprises technologiques à petite capitalisation ont été particulièrement durement touchées dans ce contexte, comme en témoignent la chute de 22,1 % de l’indice Russell 2000, la dégringolade de 39,7 % de l’indice S&P/TSX plafonné du secteur des technologies de l’information et le recul de 29,5 % de l’indice Nasdaq, à forte teneur technologique. L’indice à petite capitalisation du TSX accusait un manque à combler de 13,9 %, tirant parti d’une pondération plus fournie dans le secteur de l’énergie et des matériaux, lesquels représentent les seules zones de lumière en 2022. Le Fonds de valeur Pender n’a pas été épargné par cette baisse; il a essuyé un revers de 7,4 % pendant le mois de juin, portant son cumul annuel à -28,6 % pour 2022.

L’inflation a poursuivi son ascension cette année, alimentée par une forte consommation, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et la hausse des prix énergétiques. Avec toute cette incertitude sur l’échiquier macroéconomique, nous avons continué à mettre en œuvre notre processus de recherche pour tenter de repérer des entreprises fondamentalement solides. Bien que ces épisodes boursiers soient difficiles à tolérer, ils sont également porteurs d’occasions pour les investisseurs qui sont en mesure de garder le cap sur le long terme et de fermer les yeux sur le contexte macroéconomique plutôt boueux. Nous avons renchéri sur nos avoirs à faible capitalisation qui, selon nous, sont de bonne qualité, aptes à surmonter un fléchissement au sein de leur secteur d’activité et en mesure d’en émerger encore plus forts.  

Dans une analyse portant sur la performance des petites entreprises depuis la Grande dépression, les sociétés à faible capitalisation ont surpassé celles à grande capitalisation par une marge importante, particulièrement pendant les périodes où l’inflation était élevée. Le tableau ci-dessous présente le rendement des petites entreprises en période inflationniste. Il inclut les années 60 et 70, lorsque les petites entreprises ont dépassé leur contrepartie à grande capitalisation de plus de 16 % et 8 %, respectivement.

Performance des PME en contexte inflationniste :

Être petite a ses avantages. En effet, les plus petites entreprises sont plus souples et sont assorties de structures de coût qui peuvent s’adapter rapidement lorsque le contexte change. Elles sont également gérées par des équipes qui sont plus près de leur clientèle, qui peuvent agir avec plus d’aplomb pour mettre en œuvre des modifications à leur planification stratégique et de croissance. La capacité à déterminer les prix représente un attribut considérable, les petites sociétés pouvant plus aisément transférer les coûts à leurs clients et ainsi conserver leurs marges. Même si nous n’en sommes pas à un niveau inflationniste de l’ordre de celui en vigueur dans les années 70, il s’agit néanmoins d’une petite leçon d’histoire intéressante qui met en relief les petites entreprises et les résultats favorables qu’elles sont en mesure de dégager grâce à une adaptation plus rapide aux surprises inflationnistes.

À la fin de juin, environ 60 % du portefeuille était composé de petites et moyennes entreprises (PME). Les trois principaux secteurs, soit la technologie de l’information, les services financiers diversifiés et les services de communications représentaient également environ 60 % du Fonds. Cette répartition sectorielle est le fruit de notre processus de placement, axé sur la recherche ascendante sur les sociétés particulières. Cette façon de faire prend encore plus d’importance lors des périodes de stress et, au cours des derniers mois, nos activités en portefeuille ont ciblé l’ajout d’entreprises de qualité assorties d’unités économiques solides, d’un long trajet de croissance devant elles, d’avantages concurrentiels et d’une feuille de route robuste sur le plan de l’exécution.

Dans cette conjecture plutôt difficile, Ebix, Inc. (Nasdaq : EBIX) et KKR & Co. Inc. (NYSE : KKR) ont nui aux rendements du Fonds en juin. Après qu’un rapport de vente à découvert a été publié contre l’entreprise, Ebix a enregistré une performance plutôt faible. Ce rapport accuse la société de feindre des revenus, s’attaquant principalement aux cartes-cadeaux, lesquelles ont représenté un moteur de croissance important pour la société pendant la pandémie de COVID-19. Ce rapport a eu l’effet d’une douche froide sur l’humeur des investisseurs envers l’entreprise alors que celle-ci préparait le PAPE de sa division EBIXCash, un élément positif pour Ebix.

Au cours des jours qui ont suivi la publication du rapport, Ebix a émis son propre argumentaire qui dénonçait le contenu du rapport et niait les allégations de déclarations trompeuses de ses revenus. Bien que ses affaires reliées aux cartes-cadeaux soient assorties de faibles marges et qu’elles n’aient pas eu de grandes répercussions sur la production de flux de trésorerie, elles ont néanmoins eu un effet important sur la croissance de l’entreprise lorsque les consommateurs se sont tournés vers le commerce en ligne pendant la pandémie.

KKR & Co a également lésé la performance du Fonds en juin. L’entreprise affiche une composition de ses rendements à long terme et a tiré parti d’un engouement plus poussé pour les actifs privés. Toutefois, dans la récente turbulence boursière et le manque d’appétit du risque, la mobilisation des capitaux n’est pas une activité aussi prisée qu’elle l’était en 2021, moment où la compagnie a atteint des niveaux records.

En revanche, du côté positif, Burford Capital Limited et JD.com, Inc. ont toutes deux bien tiré leur épingle du jeu pour le Fonds en juin. Burford Capital, chef de file dans la gestion des actifs axée principalement sur le financement de litiges, a continué à mobiliser des fonds dans cette catégorie d’actif en pleine croissance. La société est bien placée pour tirer parti du refoulement actuel de cas, à hauts TRI, qui devraient se concrétiser pendant les prochaines années suivant la reprise des affaires en cour à la suite du ralentissement causé par la pandémie. Ces actifs reliés aux litiges ne sont pas corrélés aux marchés généraux et la quantité de cas à venir pour l’entreprise devrait bien appuyer ses données fondamentales et flux de trésorerie. Nous gardons également à l’œil un cas important qui pourrait se révéler un élément catalyseur pour la société à court terme.

Quant à JD.com, elle figurait également parmi les gagnantes tandis que la débandade technologique en Chine semblait s’atténuer en juin, créant un contexte plus propice pour l’entreprise. Au cours de son plus récent trimestre, les données fondamentales de la société se sont avérées fort robustes, avec un taux de croissance brut de 18 % et l’ajout annuel de 10 millions de consommateurs actifs. Bien que le taux d’acquisition de nouveaux consommateurs diminue, l’entreprise jouit d’une base de plus de 580 millions usagers actifs. L’entreprise compose avec les mesures de confinement contre la COVID-19 en Chine et constate une amélioration de la situation à Shanghai. Tant JD.com que Burford Capital ont passé le fil d’arrivée de juin en territoire positif et, à la lumière de leurs éléments catalyseurs à court terme et de leur potentiel de composition à long terme, nous continuons de les conserver en portefeuille.

Comme la conjoncture risque de demeurer plutôt trouble au cours du deuxième semestre, la croissance a été réinitialisée et les multiples comprimés. Nous dénichons d’excellentes occasions parmi des entreprises fondamentalement attrayantes que nous pouvons acheter à des multiples qu’on n’avait pas vus depuis des années. À notre avis, les petites entreprises, dans leur ensemble, nous paraissent intéressantes. Puis l’histoire est de leur côté : ce sont elles qui prennent les devants au sortir des marchés baissiers. Comme ces occasions ne se présentent pas fréquemment, nous nous affairons à évaluer en profondeur les options afin de repérer celles qui sont armées des plus belles perspectives pour l’avenir.

Merci de votre appui soutenu.

David Barr, CFA
20 juillet 2022

Fonds Sélect Pender

En cliquant sur «J’accepte» ci-dessous, vous reconnaissez que les titres de ce Fonds sont offerts exclusivement dans le cadre d’un placement privé aux investisseurs qui se qualifient à titre d’«investisseurs qualifiés» ou qui sont autrement admissibles à faire l’achat de titres conformément aux dispenses des exigences de prospectus et d'inscription des lois sur les valeurs mobilières applicables, et vous acceptez de ne pas transmettre, de ne pas reproduire et de ne pas mettre à la disposition ces informations à une personne autre que vos conseillers professionnels.