Qui est la plus grande légende de l’investissement? Howard Marks d’Oaktree Capital nous fait part de son point de vue lors de la conférence du Ben Graham Centre for Value Investing

May 8, 2023
Rédigé par Rita Silvan
Qui est la plus grande légende de l’investissement? Howard Marks d’Oaktree Capital nous fait part de son point de vue lors de la conférence du Ben Graham Centre for Value Investing

What Become a Legend Most — c’est-à-dire Qui est la plus grande légende? — a été le slogan de l’une des campagnes de publicité les plus célèbres du 20e siècle. Lancée en 1968 par Blackglama, elle mettait en scène des légendes de la culture pop comme, entre autres, Marlene Dietrich, Cher et Judy Garland. En avril, lors de la conférence du Ben Graham Centre’s Value Investing à Toronto, les participants se sont retrouvés en présence d’une autre grande légende, Howard Marks, qui a commencé son illustre carrière en 1969 et a co-fondé en 1995 Oaktree Capital Management, la plus importante société d’investissement dans les titres en détresse. Voici quelques-uns des principaux points abordés par Marks dans son discours.

Les prévisions macro-économiques

« On ne peut pas modeler l’économie, a-t-il déclaré. De mauvaises données donnent de mauvais résultats. Il y a trop d’impondérables. » Le pire ennemi de la connaissance n’est pas l’ignorance, mais l’illusion de la connaissance, et c’est pourquoi Marks n’est pas un ardent partisan des prévisions macro-économiques. « Il y a deux types de prévisionnistes : ceux qui ne savent pas et ceux qui ne savent pas qu’ils ne savent pas », a-t-il affirmé en reprenant les mots de John K. Galbraith, un économiste américain. On peut bien connaître la micro-économie, mais la macro-économie est insaisissable. Il a rappelé que Warren Buffett conseillait aux investisseurs de se concentrer sur ce qui est compréhensible et important.

Marks a pour principe de fonder ses décisions en matière d’investissement sur le rendement et non sur les prévisions macro-économiques. Sur le plan pratique, il recommande d’utiliser si nécessaire des prévisions macro-économiques neutres en retenant la moyenne. Par exemple, historiquement, le taux d’inflation moyen aux États-Unis est de 2 %. Certaines années, il est de 1 %, et d’autres années, il est de 3 %, donc on retient la moyenne de 2 %. Oaktree ne mise jamais sur les prévisions, a-t-il ajouté. « Où sont passés ceux qui se sont enrichis à faire des prévisions macro-économiques? »

 « Il est peut-être impossible de se défaire de ses idées préconçues, mais il est possible de les désamorcer. »

Ne comptez pas sur la Fed pour savoir quelle direction prendre, a-t-il conseillé. « Elle emploie de 200 à 400 docteurs en économie [qui] n’ont pas été engagés en fonction de leurs prouesses, a-t-il dit. Les prévisionnistes sont des experts en dissonance cognitive, ce qui leur permet de dire tout et son contraire. »

Qu’est-ce qui compte vraiment?

Marks a avoué à l’auditoire que cette question était le sujet de son mémo préféré, encore qu’il n’y avait trouvé aucune réponse. Ce qui n’importe pas, a-t-il déclaré, ce sont les choses suivantes : l’inflation, les taux d’intérêt et les récessions.

« Si les gens comprenaient à quel point le monde est imprévisible, ils ne sortiraient jamais du lit! » Ce qui compte, c’est, premièrement, d’investir dans une entreprise qui prendra de la valeur au fil du temps, et deuxièmement, quand on investit dans la dette, de s’assurer que l’entreprise paiera les intérêts et le capital. « Les événements de courte durée ne devraient pas compter, ni les opérations à court terme, a-t-il ajouté. On ne peut pas réussir quand on investit en tenant compte d’événements à court terme comme la volatilité. » Parlant de volatilité, il a cité Buffett : « Préférez-vous obtenir 15 % de peine et de misère ou 12 % sans faire trop d’efforts? » (TL) Marks prétend que les investisseurs redoutent la volatilité pour des raisons psychologiques et non pour des raisons financières.

 « La peur de la volatilité est exagérée. »

Changement de cap

Nous assistons peut-être à un troisième changement de cap, a-t-il dit. On parle de changement de cap quand il se produit une transformation fondamentale dans l’environnement et que tout devient différent — les attitudes, les causalités environnementales, les fluctuations cycliques. « Si vous parvenez à figurer où en est arrivé le changement, vous pouvez alors investir avec succès, dit-il. À la suite de la reprise la plus longue de l’histoire, qui a commencé en 2009 et pendant laquelle le taux directeur de la Fed était à zéro et l’assouplissement qualitatif faisait rejaillir sur l’économie un flot continu de liquidités, il était facile de lever du capital, et le contexte était on ne peut plus favorable pour les propriétaires d’actifs, dont les prix flambaient en raison des taux bon marché. Le coût très bas du capital était aussi avantageux pour les emprunteurs et les entreprises. »

« Connaissez votre environnement. »

« Et, si vous possédez des actifs achetés avec des fonds empruntés, comme cela se fait en capital-investissement, c’est comme si vous vous déplaciez dans un aéroport sur un tapis roulant — vous progressez à la vitesse de votre démarche à laquelle s’ajoute celle du tapis roulant. Parce que vous n’avez pas prêté attention à votre environnement, vous avez peut-être cru être un marcheur rapide. Les gens ont fait beaucoup d’argent grâce à cet environnement. Aujourd’hui, les taux d’intérêt sont plus élevés, et nous sommes en période de resserrement quantitatif et non plus d’assouplissement quantitatif : les acheteurs ne sont plus aussi pressés et les détenteurs sont moins suffisants. Il s’agit là d’un changement de cap majeur, et il pourrait durer longtemps, a-t-il ajouté. Pendant les cinq ou dix prochaines années, il sera moins facile de distinguer ce qui fonctionne de ce qui ne fonctionne pas. »

 

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