Réponses du FP : Quelle est la différence entre le rendement nominal et le rendement réel d’un portefeuille, et pourquoi cette différence importe-t-elle?

Decembre 8, 2023
Rédigé par Rachel Zhang
Réponses du FP : Quelle est la différence entre le rendement nominal et le rendement réel d’un portefeuille, et pourquoi cette différence importe-t-elle?

Comme on le voit sur Financial Post – 8 decembre 2023

Question : Quelle est la différence entre le rendement nominal et le rendement réel d’un portefeuille, et pourquoi cette différence importe-t-elle?

L’inflation au Canada a ralenti de beaucoup sa cadence depuis les sommets atteints en 2022 lorsqu’elle a touché 8,1 % en juin, mais elle reste néanmoins supérieure à la cible à long terme de 2 %. La Banque du Canada s’attend à ce qu’elle plane autour des 3 % avant de ralentir à 2 % vers la mi-2025. Bien que ces chiffres puissent sembler peu élevés, il convient de se rappeler que même une légère inflation peut engendrer des résultats fort différents pour les investisseurs et les consommateurs. Considérez qu’un panier de biens qui coûtait 100 $ en 2000 coûte maintenant 165 $ en 2023 – une période de 23 ans où en moyenne l’inflation a été plutôt timide à 2,2 % annuellement. Il importe donc pour les investisseurs de bien comprendre la différence entre les rendements nominaux et les rendements réels afin de déterminer si leurs placements obtiennent vraiment de bons résultats et protègent leur pouvoir d’achat.

En termes simples, le rendement nominal se veut le taux de rendement total d’un placement avant déduction de l’inflation, des taxes, des coûts de transaction et des frais d’investissement. Une fois ces coûts déduits, nous sommes en présence du rendement réel du placement, lequel représente en fait le pouvoir d’achat. À moins d’être en situation de déflation (inflation négative) ou d’inflation nulle, le rendement nominal sera toujours plus élevé que le rendement réel. On se sert des rendements nominaux pour comparer les divers placements puisque ceux-ci ne requièrent aucun ajustement pour tenir compte des différentes taxes ou divers frais.

Dans les pays développés, on compte parmi les facteurs qui exercent une pression sur l’inflation les suivants : les changements démographiques, la diminution de la population en âge de travailler, l’augmentation des salaires et des coûts des soins de santé, les conflits géopolitiques qui augmentent les dépenses de défense, la délocalisation de l’industrie manufacturière et les frais plus élevés associés à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour les investisseurs, la protection du pouvoir d’achat contre les effets corrosifs de l’inflation devrait figurer parmi leurs principaux objectifs.

Historiquement, les obligations sont plus vulnérables à la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, puisque tant la valeur du principal que le versement des intérêts fixes reculent lorsqu’on conserve l’obligation à échéance. En outre, comme le prix obligataire se déplace dans la direction contraire du taux de rendement obligataire – et sachant que les titres à plus longue échéance sont plus touchés par la variation des taux de rendement que les titres à plus courte échéance – la hausse des taux de rendement entraîne la chute du prix des obligations. (Toutefois, les obligations à plus haut rendement dégagent un revenu fixe plus élevé, lequel pourrait faire quelque peu contrepoids à la diminution du prix pour les investisseurs.) Les obligations indexées à l’inflation (appelées TIPS aux États-Unis et obligations à rendement réel au Canada) qui font le suivi des taux réels d’inflation sont avantageuses en période d’augmentation des taux. Toutefois, elles n’ont récemment pas bien tiré leur épingle du jeu en raison d’une réévaluation des taux réels par une marge d’environ 200 à 250 points de base, ce qui n’est pas très différent de l’augmentation des taux de rendement nominaux.

Les actions sont moins touchées par les pressions inflationnistes puisque leur valeur relève principalement des bénéfices de l’entreprise, lesquels peuvent augmenter si les prix montent en raison de l’inflation. Sur une très longue période, de 1900 à 2022, les actions ont affiché un rendement réel positif de 5 %. Toutefois, bien que les bénéfices tirent parti de l’inflation, les multiples sont appelés à se comprimer au fil du temps sachant que les primes de risque des actions sont historiquement faibles. Le point de départ importe beaucoup : si vous aviez acheté les titres composant l’indice S&P 500 en mars 2000, votre rendement nominal 10 ans plus tard serait négatif.

Pendant 2022, le rendement nominal de l’indice S&P 500 a chuté de 18 % – pour récupérer cette perte, le rendement réel aurait à croître de 30 % et plus. Quant à l’indice obligataire mondial total, celui-ci s’est incliné de 16 %. L’année s’est donc révélée difficile pour les investisseurs disposant d’un fonds équilibré selon la répartition typique 60/40 (60 % actions, 40 % obligations). À la lumière des valorisations tendues au début de l’année, il pourrait s’écouler beaucoup de temps avant que les investisseurs ne récupèrent leurs pertes, tant sur le plan réel que nominal.

Où les investisseurs peuvent-ils se tourner pour obtenir des rendements réels? Du point de vue historique, des actifs réels comme l’immobilier, le bois d’œuvre et l’infrastructure ont servi de protection contre l’inflation. Cependant, cette relation historique pourrait ne pas se révéler le meilleur guide pour dégager des rendements futurs puisque les valorisations sur le marché privé s’appuient sur des taux d’escompte exceptionnellement bas qui prennent du temps à s’ajuster à la nouvelle réalité de taux élevés. De plus, cette fois, la composition démographique est bien différente de celle en vigueur dans les années 1970. Au cours du plus récent épisode d’inflation, les baby-boomers qui entamaient leurs années de consommation maximale ont alimenté la croissance des actions à multiples élevés. 

Parmi les autres options : la gestion dynamique des actifs. Le marché haussier des 20 dernières années a récompensé les investisseurs passifs. Toutefois, dans ce nouveau cycle de volatilité exacerbée, d’incertitude et d’inflation supérieure à la moyenne, la gestion active et les stratégies alternatives pourraient se révéler un moyen de dégager des rendements réels positifs et considérables. Par exemple, le Fonds alternatif de rendement absolu Pender, pour lequel je me charge de la recherche, est une stratégie alternative à faible risque composée de titres de créance qui cherche à dégager des rendements positifs absolus à toutes les étapes du cycle économique. Le Fonds affiche une faible corrélation tant aux actions qu’aux titres à revenu fixe traditionnels. L’investisseur pourrait donc considérer l’ajout de ce type de stratégie souple à son portefeuille dans le but d’apporter une diversification et l’occasion d’obtenir un rendement réel même en contexte de marchés imprévisibles.

Rachel Zhang, CFA, FRM
Analyste, Fonds alternatif de rendement absolu Pender

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