S’unir pour le meilleur : les tendances en matière de F&A au Canada

Juillet 14, 2023
Rédigé par Amar Pandya
S’unir pour le meilleur : les tendances en matière de F&A au Canada

Comme publié dans le CFA Institute : Enterprising Investor, 14 juillet 2023 (en anglais)

Les relations fusionnelles ne sont plus ce qu’elles étaient. La valeur mondiale des fusions et des acquisitions tournait autour de 1,22 billion $ US à la fin de juillet, en baisse par rapport aux 2 billions $ US de la fin du deuxième trimestre de l’an passé. Les taux d’intérêt élevés figurent au nombre des causes. Ils font peut-être baisser l’inflation, mais ils font aussi monter les coûts de financement et réduisent de ce fait la possibilité de tirer un rendement appréciable d’une acquisition. Des acheteurs autrefois empressés, notamment du côté du capital-investissement, préfèrent désormais se tenir à l’écart. En capital-investissement, la valeur des accords a reculé de plus de 50 % à 251 milliards $ US alors que près de 2 billions $ US en argent comptant attendent à ne rien faire.

L’environnement réglementaire moins amical, surtout pour les ententes plus importantes, est une autre cause. En mai, l’un des principaux régulateurs du Royaume-Uni, la Competition and Markets Authority (CMA) a bloqué l’acquisition par Microsoft Corporation (MSFT) d’Activision Blizzard Inc. (ATVI), quoiqu’il se montre maintenant prêt à négocier. Puis, la FTC a engagé une procédure visant à empêcher l’acquisition par Amgen Inc. (AMGN) de Horizon Therapeutics Public Ltd Co. (HZNP). Si elle y parvient, il s’agirait de la première action en justice intentée depuis 2009 par la FTC pour interdire un accord entre entreprises pharmaceutiques.

Malgré cette pénurie mondiale de F&A, il y a de l’espoir — pour qui sait où chercher. Les accords dans les soins de santé ont progressé de 40 % depuis l’an passé à pareille date, requinqués par la volonté de Pfizer’s (PFE) d’acquérir Seagen (SGEN) et par l’offre d’achat d’Eli Lilly (LLY) à l’endroit de Dice Therapeutics (DIC). La valeur des ententes a aussi grimpé de plus de 200 % du côté des métaux et des mines où la proposition de Newmont (NEM) d’acquérir Newcrest (NCM) remporte la palme de la transaction la plus substantielle.

Le Canada est un autre point chaud en matière de F&A. Bien qu’en mai et juin l’activité dans son ensemble ait bénéficié d’une solide remontée en Amérique du Nord, le Canada, lui, connaît un véritable boom de F&A. Par rapport au deuxième trimestre de 2022, les transactions se sont accrues de 30 % et leur valeur dépasse les 90 milliards $ US.

Les raisons habituelles aiguillonnent ces F&A : créer de la synergie, accélérer la croissance dans un contexte d’inflation et de taux d’intérêt élevés, tirer avantage du taux de change du dollar américain, diversifier, acquérir des talents et de l’expertise ou éliminer un concurrent. 

Tandis que les régulateurs se focalisaient sur les grandes et très grandes ententes de fusion, les accords à petite et moyenne capitalisation ne sont pas exposés au Canada aux mêmes risques réglementaires. Malgré le resserrement des conditions de financement, dans la sphère des petites et moyennes entreprises, qui sont nos cibles premières, la solidité des marchés boursiers cette année à redonner aux acheteurs la confiance de s’engager dans des ententes.

Pour paraphraser Matt Levine de chez Bloomberg : « Un large pourcentage des activités de F&A est peut-être dû au fait que de hauts cadres cherchent un moyen de ne pas passer du temps avec leurs enfants. » Dynamique familiale à part, l’activité de F&A devrait augmenter pour plusieurs raisons. Pour les gestionnaires de petites à moyennes entreprises, surtout de celles qui sont entrées en bourse alors que les taux d’intérêt étaient bas, la dépréciation actuelle des valeurs a été dure à digérer. Il est aussi plus difficile d’à la fois honorer les dettes et trouver du financement alors que les revenus baissent parce que les consommateurs freinent leurs dépenses ou les reportent à plus tard. Dans certains cas, cela a créé une situation de détresse. Tandis que certains propriétaires d’entreprises tiennent bon dans l’espoir d’une réévaluation, d’autres se résignent au fait que le seul moyen d’assurer la croissance de leur société est de la remettre entre des mains plus fortunées par le biais d’une acquisition. Nombre d’acheteurs en série bien connus s’activent sur la scène canadienne. Mentionnons entre autres Constellation Hardware, CCL Industries, Open Text, Enghouse et Premium Brands. Par exemple, depuis 2005, Premium Brands a investi plus de 3 milliards $ dans 79 transactions. De 2010 à 2022, son taux de croissance annuel composé a été de 22,4 %.

Malgré certaines zones encore chancelantes, l’appétit pour les F&A devrait revenir prochainement. Bien répartir le capital et acheter la bonne entreprise au bon prix fait monter graduellement la valeur sur le long terme. 

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