Billet de blogue : la liste de lectures estivales de Pender – juin 2020

Juin 25, 2020
Rédigé par PenderFund
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BÂTIR UNE ENTREPRISE

Felix Narhi – The Innovation Stack: Building an Unbeatable Business One Crazy Idea at a Time, Jim McKelvey

Tony Rautava – The Hard Thing About Hard Things: Building a Business When There Are No Easy Answers, Ben Horowitz

L’ÉVALUATION D’ENTREPRISES

Don Walker – Valuation: Measuring and Managing the Value of Companies, by McKinsey & Company Inc., Tim Koller, Marc Goedhart, David Wessels

PHILOSOPHIE D’INVESTISSEMENT, PROCESSUS ET PRATIQUES EXEMPLAIRES

Felix Narhi – The Essays of Warren Buffett: Lessons for Corporate America, Warren E. Buffett

COMPORTEMENT HUMAIN

Maria Pacella – The Person and the Situation: Perspectives of Social Psychology, Lee Ross and Richard E. Nisbett

FACTEURS MACROÉCONOMIQUES

Kenndal McArdle – Owning the Earth: The Transforming History of Land Ownership, Andro Linklater

David Barr – The Creative Destruction of Medicine: How the Digital Revolution Will Create Better Health Care, Eric Topol MD

Parul Garg – Complicit: How Greed and Collusion Made the Credit Crisis Unstoppable, Mark Gilbert

Amar Pandya – The Fifth Risk: Undoing Democracy, Michael Lewis

Emily Wheeler – Money of the Mind: Borrowing and Lending in America From the Civil War to Michael Milken, James Grant

Victoria Zhang – Digital Transformation: Survive and Thrive in an Era of Mass Extinction, Thomas M. Siebel

Lukasz Darowski – Against the Gods: The Remarkable Story of Risk, Peter L. Bernstein

BIOGRAPHIES

Sharon Wang – How to Live: A Life of Montaigne in One Question and Twenty Attempts at an Answer, Sarah Bakewell

Tracy Tidy – The Ride of a Lifetime: Lessons Learned from 15 Years as CEO of the Walt Disney Company, Robert Iger, Joel Lovell

AUTRES

Felix Narhi – Dignity: Seeking Respect in Back Row America, Chris Arnade

Geoff Castle – The Plague, Albert Camus

Rolf Dekleer – Rebooting AI: Building Artificial Intelligence We Can Trust, Gary Markus and Ernest Davis

BÂTIR UNE ENTREPRISE

Felix Narhi
The Innovation Stack: Building an Unbeatable Business One Crazy Idea at a Time, de Jim McKelvey.

Ce livre a été rédigé par Jim McKelvey, co-fondateur méconnu de l’entreprise Square Inc. (NYSE : SQ). Son co-fondateur mieux connu est Jack Dorsey, fondateur de Twitter (NYSE : TWTR). J’ai d’abord choisi ce livre pour en apprendre plus sur Square Inc., titre que nous avons ajouté aux portefeuilles pendant la dislocation du marché causée par la COVID-19. Ce qui m’a interpellé, ce sont les histoires allant bien au-delà de Square Inc. sur le thème de l’esprit d’entreprise ainsi que les théories plausibles sur ce qu’il faut pour bâtir des entreprises résilientes capables de changer le monde. À l’origine, Square Inc. avait pour mandat de trouver des solutions de paiements numériques pour les très petites entreprises, à savoir une partie du marché largement délaissée par les grandes entreprises comme Visa et MasterCard. Le succès initial et la croissance rapide de l’entreprise ont vite attiré l’attention d’Amazon, qui fit une entrée remarquée sur le marché. Chose surprenante, la tentative d’Amazon échoua. M. McKelvey a eu l’idée d’écrire ce livre pour mieux comprendre pourquoi Square était la seule entreprise en stade de démarrage qui avait réussi à survivre à la concurrence féroce d’Amazon. La situation était particulièrement fascinante parce que Square n’avait pris aucune mesure particulière suite à l’entrée d’Amazon sur son marché. Malgré les tactiques très agressives d’Amazon, cette dernière n’a guère progressé et elle a fini par renoncer à sa tentative. Comment ce David de l’ère moderne a-t-il réussi à battre ce Goliath? Selon la thèse de M. McKelvey sur la résilience de l’entreprise, c’est grâce à sa « pile d’innovations », à savoir sa série de solutions novatrices et interdépendantes qui se renforcent mutuellement. Évidemment, Amazon pourrait s’inspirer d’une ou deux idées de Square. Cependant, à moins de les copier toutes, Amazon trouva très difficile de remplacer l’entreprise et les solutions de paiements novatrices qu’elle avait mises au point. Il met sa thèse à l’épreuve en comparant son expérience chez Square à celle d’autres entreprises leaders menées par leur fondateur comme la Bank of Italy (devenue la Bank of America), IKEA et Southwest Airlines. Il s’agit d’histoires intéressantes qu’il cite comme preuve que sa théorie ne s’applique pas qu’aux entreprises du secteur technologique. Ce nouveau modèle mental, qu’il appelle la « pile d’innovation » pourrait être particulièrement intéressant pour ceux qui s’intéressent aux entreprises qui s’aventurent dans les « océans bleus », à savoir les nouveaux marchés où il existe des besoins non satisfaits. En prime, l’auteur a un très bon sens de l’humour, ce qui rend la lecture bien agréable.

Un passage préféré : « Les clients qui abordent un nouveau marché ont peu d’idées préconçues, et c’est là l’un des grands avantages de l’expansion massive d’une industrie par l’innovation. Vos nouveaux clients apprennent comment participer au marché en reprenant votre démarche commerciale. Il s’agit d’un avantage puissant qui influe sur votre « pile d’innovation » et votre compétitivité. »

Tony Rautava
The Hard Thing About Hard Things: Building a Business When There Are No Easy Answers, de Ben Horowitz.

The Hard Thing About Hard Things raconte le cheminement de Ben Horowitz lorsqu’il se décida à bâtir des entreprises spécialisées dans le secteur de la technologie. Il nous présente le contexte dans lequel il commença à établir des liens avec d’autres fondateurs d’entreprises par le biais de son entreprise Andreesen Horowitz spécialisée dans le capital-risque. Ce livre analyse quelques histoires de guerre et en tire un peu de sagesse de même que des conclusions pratiques qui s’appliquent à la construction d’entreprises, notamment d’entreprises à forte croissance du secteur de la haute technologie qui opèrent sur des marchés qui évoluent très rapidement. L’auteur partage ses apprentissages selon lesquels il existe une grande différence entre mener une entreprise en temps de paix lorsqu’elle accroît sa part de marché et mener une entreprise en temps de guerre lorsqu’elle se bat pour survivre. L’auteur partage également ses réflexions sur la conception organisationnelle et son processus en fonction du stade auquel en est rendue l’entreprise.

Une grande partie des réflexions que l’on retrouve dans ce livre tourne autour des individus. On retrouve dans ce livre un grand respect pour le rôle que jouent les fondateurs-PDG. L’intelligence, la logique et le courage sont mis en évidence comme les caractéristiques dont doivent faire preuve des leaders capables de prendre de grandes décisions. L’auteur raconte comment il a dû faire preuve de courage lorsqu’il devait prendre certaines de ses décisions les plus importantes. Ce livre met en évidence à quel point il peut être difficile et enrichissant de bâtir une entreprise.

L’ÉVALUATION D’ENTREPRISES

Don Walker
Valuation: Measuring and Managing the Value of Companies, de McKinsey & Company Inc., Tim Koller, Marc Goedhart, David Wessels.

Après avoir lu d’autres œuvres rédigées par des consultants chez McKinsey, j’attendais cette dernière édition qui est sortie au mois de mai. Bien que ce livre ait été écrit il y a près de 30 ans, les principes qui sous-tendent la création de la valeur et la façon de la mesurer demeurent les mêmes aujourd’hui. Les auteurs font un excellent travail en nous expliquant d’où provient la création de valeur et en nous rappelant que le reste n’est que du bruit. Ce livre épouse une approche académique en ce qui concerne l’analyse d’une entreprise et de sa gestion, mais il utilise des exemples concrets qui permettent au lecteur de mieux les comprendre et qui lui facilitent la lecture. Ce livre m’a rappelé que pour ajouter de la valeur, il faut que les assises de l’entreprise soient solides. Actuellement, un grand nombre d’entreprises sont récompensées parce qu’elles grandissent, mais, dans de nombreux cas, elles ne créent pas vraiment de valeur. J’ai lu plusieurs livres sur ce thème, mais celui-ci est sans aucun doute le meilleur.

PHILOSOPHIE D’INVESTISSEMENT, PROCESSUS ET PRATIQUES EXEMPLAIRES

Felix Narhi
The Essays of Warren Buffett: Lessons for Corporate America, de Warren E. Buffett.

On me demande souvent de recommander des livres sur le thème du placement. D’aucuns savent que je suis un grand admirateur de Warren Buffett et de son partenaire Charlie Munger. Un investisseur en début de carrière pourrait faire bien pire que d’essayer de tirer des leçons des deux investisseurs à long terme les plus accomplis au monde. Plusieurs livres ont été écrits à propos de M. Buffett et de sa méthodologie en matière du placement. Mais pourquoi ne pas simplement retourner à la source première? Surtout lorsqu’on sait que M. Buffett est largement reconnu comme étant un excellent écrivain et communicateur? À mon avis, les lettres annuelles rédigées par M. Buffet qu’il envoie aux actionnaires de Berkshire sont probablement la meilleure façon d’en apprendre plus sur les pratiques commerciales saines et les principes d’investissement rigoureux. Certes, il peut être intimidant d’envisager de lire toutes les lettres qu’il a rédigées depuis 1977. En outre, certaines idées ne s’appliquent plus aujourd’hui, par exemple certaines normes comptables ont changé. Cependant, la bonne nouvelle est que M. Cunningham a compilé une version condensée des idées les plus sages et intemporelles de M. Buffet et les a regroupées par thème en utilisant ses propres mots. C’est comme lire la version « Coles Notes » (un résumé) des écrits de M. Buffet au cours des 50 dernières années. La plupart des livres ne valent pas la peine d’être lus même une seule fois, tandis que d’autres livres méritent d’être lus une seule fois, tout au plus. Certains livres, cependant, valent la peine d’être lus et relus. Ce livre en est un. Je vous recommande vivement ce livre si vous n’avez pas encore eu le temps d’étudier attentivement les idées de M. Buffet. Et même si vous connaissez déjà ses idées, je crois qu’il est bon de les revoir de temps à autre.

Un passage préféré : « Laissons faire le prix pour le moment; la meilleure entreprise dans laquelle investir est celle qui, sur une période prolongée, peut utiliser de grandes quantités de capitaux supplémentaires pour obtenir des taux de rendement très élevés. La pire entreprise dans laquelle investir est celle qui doit faire ou qui fera le contraire; c’est-à-dire celle qui utilisera encore plus de capitaux pour obtenir des taux de rendement très faibles. Malheureusement, il n’est pas aisé de dénicher le premier type d’entreprise : les besoins en matière de capital d’une entreprise à rendement élevé sont relativement faibles. En règle générale, les actionnaires d’une telle entreprise profitent si l’entreprise verse la majeure partie de ses bénéfices sous forme de dividendes ou si elle organise un important programme de rachat d’actions. »

COMPORTEMENT HUMAIN

Maria Pacella
The Person and the Situation: Perspectives of Social Psychology, de Lee Ross et Richard E. Nisbett.

Les événements de l’actualité mondiale m’ont amené à réfléchir sur le comportement humain et la façon dont nous réagissons à tous ces changements, y compris nos leaders. The Person and the Situation remet en cause la notion selon laquelle ce sont des traits de caractère qui déterminent en grande partie la façon dont nous réagissons à une situation donnée. Ce n’est pas aussi simple. En fait, il se peut qu’il s’agisse simplement de nos biais comportementaux. Les auteurs parlent de trois principes qui forment la base de ce thème : 1) la puissance et la subtilité des facteurs situationnels; 2) l’importance de nos interprétations subjectives face à une situation; 3) le besoin de comprendre que la psyché individuelle et que celle que l’on constate chez des groupes sociaux représente un système de tension, ou un champ énergétique, caractérisé par l’équilibre entre des forces motrices et de retenue. Il s’agit d’un bon vieux livre que nous connaissons tous et dans l’avant-propos, Malcolm Gladwell, écrit que ce livre l’a aidé à façonner sa vision du monde. Et qui n’a pas un peu de temps pour lire un livre sur la psychologie pendant une pandémie?

FACTEURS MACROÉCONOMIQUES

Kenndal McArdle
Owning the Earth: The Transforming History of Land Ownership, de Andro Linklater.

Il s’agit d’un titre et d’un concept simples : « Posséder la Terre », mais nous ne réfléchissons pas souvent à la façon dont le concept de la propriété foncière a grandement influer sur le tissu de notre société. Dans ce livre, M. Linklater raconte l’histoire de la propriété foncière à travers de multiples civilisations et il en tire des conclusions convaincantes sur la façon dont nos lois, systèmes politiques et normes sociales se rattachent tous sans prétention à ce concept. Les discussions sur l’inégalité des richesses et les clivages politiques en font une lecture pertinente étant donné que la majeure partie de la valeur nette des ménages nord-américains est liée à la propriété foncière ou à l’immobilier. L’œuvre Sapiens (de Yuval Noah Harari) fut le premier livre qui m’a renseigné sur la façon dont les systèmes juridiques influent sur notre société et j’espère me renseigner plus en profondeur sur ce thème cet été.

David Barr
The Creative Destruction of Medicine: How the Digital Revolution Will Create Better Health Care, de Eric Topol (docteur en médecine).

Notre équipe de placement a passé beaucoup de temps ces derniers mois à examiner les secteurs qui ont fait face à des perturbations liées à la pandémie mondiale. Nous ne sommes pas vraiment à la recherche des secteurs d’où surviennent des idées novatrices, mais plutôt à la recherche d’entreprises qui opèrent dans des marchés existants qui ont été propulsées vers l’avant ou celles qui ont bénéficié d’un vent arrière en raison des changements que nous avons vécus. Dans cette optique, le seul secteur qui nous vient à l’esprit est celui des services et soins de santé. J’ai déjà lu The Creative Destruction of Medicine il y a quelques années au moment de sa parution. J’ai tout récemment décidé de le relire et, fait intéressant, je constate que plusieurs des théories dont parle l’auteur deviennent réalité et il se peut que cela mène à de belles occasions de placement.

Parul Garg
Complicit: How Greed and Collusion Made the Credit Crisis Unstoppable, de Mark Gilbert.

Complicit aide les investisseurs à mieux comprendre les crises liées à l’endettement. L’œuvre discute en profondeur des bulles du crédit du passé qui ont surgi dans de nombreux secteurs des marchés boursiers. L’auteur, chroniqueur chez Bloomberg, présente quelques-uns des symptômes en lien avec l’activité sur les marchés boursiers lorsqu’apparaissent des bulles de crédit. Dans le monde fictif des marchés gourmands, les écarts de crédit peuvent être très tendus, la qualité diminue et chaque émission est sursouscrite. Tout tourne autour de l’état des résultats prévus sans tenir compte du bilan. Par ailleurs, les agences de notation hésitent à donner une perspective « négative ». Mais en période de crise, le même participant devient votre pire ennemi, et même le bilan le plus liquide est perçu comme représentant un crédit de mauvaise qualité. Le livre met également en évidence les mesures inopportunes prises par les banques centrales, qui ont encore et encore ignoré la possibilité que l’inflation des actifs se convertisse en une bulle. La partie la plus intéressante de ce livre parle des décisions liées au renflouement prises pendant la crise de 2008 et des résultats possibles selon différents scénarios.

Mark Gilbert s’appuie sur un grand nombre de données et de faits et il fait preuve d’une très bonne compréhension de ce qui mène généralement à une crise. En résumé, il s’agit d’un livre court et intéressant pour ceux qui souhaiteraient rafraîchir leurs connaissances en la matière.

Amar Pandya
The Fifth Risk: Undoing Democracy, de Michael Lewis.

Michael Lewis est un raconteur exceptionnel qui a le don de prendre des histoires pertinentes, intéressantes et complexes et de les simplifier sans en diluer la substance en un livre facile et agréable à lire. Dans son dernier livre, The Fifth Risk, M. Lewis aborde la façon dont le gouvernement américain, à travers ses différents départements dont les fonctions ne sont pas bien connues, est sous-estimé et mal compris. En fait, ces départements protègent, maintiennent et améliorent le mode de vie de leurs citoyens. La portée de ces ministères et organismes, le rôle qu’ils jouent dans la vie de tous les jours des Américains et l’impact qu’ils ont eu sur les avancées scientifiques et technologiques ainsi que sur l’innovation sont très importants. Avec les récentes discussions concernant le retrait du financement accordé à bon nombre de ces services et leur élimination, le livre souligne leur valeur et parle de la catastrophe qui pourrait se produire si ces départements cessaient d’exister ou s’ils ne recevaient pas suffisamment de ressources pour leur permettre de soutenir le gouvernement et ses citoyens. M. Lewis examine ces questions, non pas selon l’idéologie qui afflige actuellement notre discours civil qui divise tout en droite et gauche, libéral et conservateur, mais plutôt au moyen de l’analyse des différents ministères et de leurs objectifs, qui consistent à agir pour le plus grand bien de tous, ou à être intéressés uniquement par le pouvoir. Il s’agit d’un bon livre à lire pendant cette pandémie que nous traversons, où il est devenu essentiel pour nous de dépendre de l’appui du gouvernement pour nous permettre de faire face aux défis économiques, sanitaires et sociaux auxquels nous sommes confrontés.

Emily Wheeler
Money of the Mind: Borrowing and Lending in America From the Civil War to Michael Milken, de James Grant.

James Grant est l’éditeur de Grant’s Interest Rate Observer, publication sur les marchés financiers qu’il a lancée en 1983. Le site Web de la publication précise qu’elle permet « de scruter l’avenir tout en profitant des connaissances qu’a un historien du passé. » Ce livre nous invite à faire la même chose. Rédigé en 1992, il se penche sur ce qui a précipité la « folie » des années 1980. Au début du livre, M. Grant cite Freeman Tilden dont les mots résument le voyage comme suit : « Les progrès réalisés autour de l’attitude législative envers le débiteur, depuis les temps de la république romaine jusqu’à nos jours, ont continué à progressé (malgré quelques soubresauts) vers un système où il est plus facile d’emprunter, où le fardeau de la dette est plus facile à supporter, et où les conséquences liées à une défaillance sont moins lourdes. » M. Tilden a rédigé ces mots pendant la grande dépression et M. Grant était d’avis qu’ils résumaient plutôt bien l’histoire et qu’ils prophétisaient également ce qui allait ensuite se passer. « Si, dans les premières décennies de notre siècle, il était impossible pour un homme ou une femme qui travaille d’obtenir un prêt d’un prêteur légitime, dans les années 1980, il ou elle aurait trouvé difficile de refuser de souscrire à un tel prêt. » Le livre nous raconte une période où les banques les plus conservatrices n’acceptaient pas d’ouvrir de comptes à moins qu’ils atteignent les six chiffres, où elles n’accordaient de prêts qu’aux entreprises américaines les plus solides (et non pas aux particuliers), et où elles étaient soumises à une « double responsabilité » dans le cadre de laquelle les propriétaires des banques, et non pas les contribuables étaient responsables de l’échec d’une banque. Selon le livre, il a fallu attendre les années 1920 pour que City Bank (précurseur de la Citibank de Citigroup), par exemple, commence à accorder des prêts personnels. Il s’agit d’une période bien différente de celle dont parle l’auteur à la fin du livre où « chaque banque d’importance du Texas avait fait faillite ou avait été fusionnée ou avait eu besoin de l’aide du gouvernement fédéral » et où même un jeune homme âgé de 11 ans, Tommy Mullaney (après être rentré d’un camp de vacances en 1990), a obtenu une MasterCard en son nom dotée d’une marge de crédit de 5 000 $. M. Grant caractérise cette dernière période comme « un marché du crédit haussier, et le crédit représente l’argent de l’esprit. »

Victoria Zhang
Digital Transformation: Survive and Thrive in an Era of Mass Extinction, de Thomas M. Siebel.

Ce livre aborde plusieurs des menaces technologiques existentielles auxquelles toutes les entreprises font face actuellement. Nous n’avons jusqu’ici jamais traversé une année comme celle-ci, et le monde évolue à une vitesse incroyable. Le moment est bien choisi pour lire ce livre. Dans ce livre, l’auteur donne une description détaillée des quatre principaux aspects de la transformation numérique – l’informatique en nuage, les mégadonnées, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets – au moyen d’exemples concrets. Ce qui est intéressant avec ce livre est que M. Siebel compare le monde des affaires avec le monde biologique, où des changements évolutifs – l’extinction massive de certaines espèces – se produisent de temps à autre. Nous avons déjà assisté à plusieurs changements évolutifs : il y a 2,4 milliards d’années, 75 % des espèces se sont éteintes; il y a 446 millions d’années, 86 % des espèces se sont éteintes; il y a 250 millions d’années, 96 % des espèces se sont éteintes. De même, la durée de vie moyenne d’une entreprise sur l’indice S&P 500 était de 60 ans dans les années 1950 et est elle de moins de 20 ans actuellement. Les entreprises qui n’arrivent pas à passer au numérique seront confrontées à ce risque existentiel. Ce livre est fortement recommandé pour les cadres supérieurs, car s’ils ne sont pas prêts, ils rateront l’occasion. 

Lukasz Darowski
Against the Gods: The Remarkable Story of Risk, de Peter L. Bernstein.

Les six derniers mois se caractérisent par la volatilité, l’incertitude et, en conséquence, le risque. Ce livre explore le rôle que joue le risque ainsi que la façon dont nous l’envisageons tout au long de l’histoire. L’auteur laisse entendre que notre capacité à mesurer et gérer le risque a joué un rôle clé dans l’histoire de la civilisation moderne. Notre capacité à utiliser la probabilité pour prédire ce qui pourrait se produire à l’avenir nous donne un avantage face à l’incertitude. Ce que j’ai trouvé particulièrement fascinant était l’importance du système numérique hindou arabe et de la notion du zéro sur le comptage et le calcul, et chose plus importante encore, les pensées abstraites qu’il a engendrées. Ce livre m’a aidé à comprendre que face à l’incertitude, il est important, si possible, d’utiliser la raison, et de remplacer les hypothèses par des calculs.

BIOGRAPHIES

Sharon Wang
How to Live: A Life of Montaigne in One Question and Twenty Attempts at an Answer, de Sarah Bakewell.

Nous traversons actuellement une période d’incertitude sans précédent. Nous nous posons des questions comme  « Comment s’entendre avec autrui? », « Comment faire face à la violence? », « Comment s’habituer au fait d’avoir perdu quelqu’un qu’on aime? » et ces questions se rapportent toutes à une plus grande question, à savoir « Comment vivre? » et on se les pose plus souvent pendant cette période troublante. Je me trouve bien chanceuse d’avoir déniché ce livre. Il s’agit d’une biographie non conventionnelle de Michel de Montaigne, célèbre philosophe et écrivain français mieux connu pour ses « Essais ». L’auteur a fait un excellent travail où il entrelace « la biographie historique, l’essai littéraire et le guide spirituel amusant » pour présenter l’approche empruntée par Montaigne pour répondre à ces questions et nous montrer ce que nous pouvons apprendre de ses écrits. Selon l’auteur, « Le XXIe siècle a tout intérêt à apprendre tout ce qu’il peut de l’approche de Montaigne face à la vie, et dans les moments très difficiles qu’il a traversés, le XXle aurait bien fait de faire appel aux politiques de Montaigne. Dorénavant, il pourrait faire appel à son sens de la modération, son amour de la sociabilité et de la courtoisie, sa suspension de tout jugement, et sa subtile compréhension des mécanismes psychologiques impliqués dans la confrontation et le conflit. »

Tracy Tidy
The Ride of a Lifetime: Lessons Learned from 15 Years as CEO of the Walt Disney Company, de Robert Iger et Joel Lovell.

The Ride of a Lifetime raconte le parcours de 45 ans de Robert Iger, y compris son poste de PDG auprès de Disney qu’il a occupé pendant 15 ans et où il était responsable de l’entreprise pendant l’une des périodes les plus transformatrices de son histoire. Très vite, il a établi trois priorités stratégiques qui l’ont guidé tout au long de son mandat en tant que chef de la direction : 1) créer un contenu de marque de haute qualité; 2) adopter la technologie; 3) devenir une entreprise véritablement mondiale. La combinaison de ces trois priorités stratégiques a abouti à la plate-forme Disney Plus. Il s’agit d’un récit fascinant qui raconte l’acquisition de Pixar, Marvel Entertainment, Lucasfilm et de 21 st Century Fox. Il est intéressant de remarquer que l’équipe de placement de Pender a récemment parlé des défis qui entourent les acquisitions, notamment les difficultés auxquelles on peut faire face lorsqu’il s’agit d’intégrer deux cultures très différentes. M. Iger présente cependant un point de vue différent. En ce qui concerne l’acquisition de Pixar, il a déclaré, « Pixar doit être Pixar… Si nous ne protégeons pas la culture que vous avez créée, nous finirons par détruire ce qui fait de vous une entreprise précieuse ». M. Iger confère au lecteur que c’était l’élément personnel de ces transactions qui assureraient leur réussite ou leur échec. La culture et les particuliers sont un fil conducteur tout au long de son récit. Dès sa première entrevue avec le conseil d’administration, il a déclaré : « … mon objectif est que Disney devienne l’entreprise la plus admirée du monde, peu importe que ce soit par nos consommateurs, nos actionnaires ou nos employés. Tout tourne autour de cette dernière partie. » M. Iger partage les connaissances et les compétences qu’il a acquises en matière de leadership et nous rappelle que le ton que donne un leader a un effet immense sur ceux qui l’entourent.

AUTRES

Felix Narhi
Dignity: Seeking Respect in Back Row America, de Chris Arnade.

David Barr m’a recommandé ce livre lorsque nous nous préparions à quitter nos bureaux pour travailler à domicile en raison de la pandémie. M. Arnade réussissait plutôt bien en tant qu’arbitragiste-actions sur Wall Street, mais il a été déçu par sa profession et a décidé de mieux comprendre les problèmes qu’ont connus les personnes les plus durement touchées par la grande récession de 2009. Il raconte les conversations de première main et les expériences qu’il a eues partout en Amérique pendant son voyage d’apprentissage et d’auto-découverte. Le livre est également rempli de photographies de la grande variété de personnes qu’il a rencontrées en chemin. Il brosse un portrait plein d’empathie des pauvres, des drogués et des oubliés de l’Amérique (peu importe qu’ils proviennent d’un milieu urbain ou rural, qu’ils soient républicains ou démocrates, noirs ou blancs) et de tous les autres. La perspective que l’on a depuis la « dernière rangée » est bien différente de celle que l’on a depuis le « premier rang ». L’œuvre est provocante et elle ne convient pas aux natures sensibles. Elle ne donne pas de réponse. En tant que personne qui eut la chance de voir la vie depuis « le premier rang », je me suis vite rendu compte que j’avais encore beaucoup à apprendre. Certaines des solutions offertes par « le premier rang » que j’aurais soutenues (avant de lire ce livre) auraient presque complètement raté la cible. D’autre part, il existe de bons réseaux et de bons organismes de soutien qui font vraiment une différence, et cela allait à l’encontre de ce à quoi je m’attendais. Ce n’est pas un livre que j’aurais choisi tout seul, mais je remercie David Barr de me l’avoir recommandé, car il m’a vraiment permis de revoir mon opinion sur cet important problème structurel. Le moment semble particulièrement bien choisi pour lire ce livre étant donné les récents troubles concernant l’inégalité raciale aux États-Unis (et dans une bonne partie du reste du monde).

Un passage préféré : « Les promenades, les portraits, les histoires qu’on m’a racontées, les endroits où ils m’ont amené, se sont transformés en un processus d’apprentissage selon une approche différente. Pas de manuels, de statistiques, de feuilles de calcul, de présentations PowerPoint, de salles de classe, de discours et pas de documentaires, mais des particuliers. Ce que j’ai commencé à comprendre, c’est à quel point mon monde était cloîtré et privilégié et à quel point ma perspective était étroite et égoïste. Non seulement en ce qui concerne mon mode de vie, mais également en ce qui concerne mes pensées et ma façon de réfléchir. Ce fut une lente révélation qui m’a bouleversé et contre laquelle j’avais, jusque là, essayé de me battre. »

Geoff Castle
La peste, Albert Camus.

Récemment, j’ai relu mon exemplaire de La peste d’Albert Camus, cadeau reçu de ma charmante tante Sarah. Tante Sarah, puisse son âme reposer dans la paix, aimait choquer notre famille en faisant pousser de la marijuana dans son jardin à Hammersmith, par exemple, et en mariant un jeune artiste turc (qui avait la moitié de son âge) pour empêcher son expulsion. Compte tenu des événements récents, ce roman d’Albert Camus souligne l’intemporalité du défi auquel nous faisons face actuellement, à savoir la COVID-19. M. Camus, Français d’origine algérienne qui écrivait dans les années 1940, sonde les émotions humaines et explore l’éventail des réactions possibles à une épidémie semblable à la peste bubonique qui balaye une ville d’Afrique du Nord. Depuis l’altruisme démontré par le médecin et les bénévoles qui luttent contre le fléau, jusqu’au mercantilisme grossier des contrebandiers, les habitants de la ville réagissent selon le large éventail des réactions aux crises que nous constatons actuellement. Perçu également comme une allégorie de l’expérience vécue par la France sous l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, le roman La peste se situe à l’intersection de la pensée philosophique et de l’intérêt historique, tout en racontant une histoire qui se rapporte directement aux nombreuses luttes que nous menons actuellement.

Rolf Dekleer
Rebooting AI: Building Artificial Intelligence We Can Trust, de Gary Markus et Ernest Davis.

On parle beaucoup de l’intelligence artificielle (IA) dans les médias. Ce livre présente ce qui est réel et ce qui n’est qu’une aspiration. Les auteurs sont deux experts reconnus du domaine de l’intelligence artificielle. Gary Markus était auparavant directeur de l’intelligence artificielle chez Uber (il est titulaire d’un doctorat en sciences cognitives). Ernest Davis est professeur en science informatique à l’Université de New York et l’un des principaux scientifiques spécialisés dans « le raisonnement de bon sens » tel qu’appliqué à l’intelligence artificielle. Malgré leurs diplômes universitaires, les auteurs ont rédigé un livre facile à lire et fortement recommandé pour toute personne qui s’intéresse à ce domaine.

Rebooting AI explique pourquoi les ordinateurs peuvent gagner dans des jeux comme Jeopardy!, les échecs et le Go : grâce à leur capacité à traiter des quantités massives de données de formation. L’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine de la médecine est un bon exemple d’un domaine auquel l’intelligence artificielle s’applique bien. Les systèmes d’intelligence artificielle pour les radiologues leur permettent d’accéder à des bases de données comportant des millions de radiographies pulmonaires et de résultats de patients. Une base de données en intelligence artificielle n’oublie rien, ce qui signifie que la mémoire en intelligence artificielle estime qu’un diagnostic obtenu à partir d’une radiographie vieille de plusieurs décennies est aussi récent qu’un diagnostic obtenu d’une radiographie prise hier. Les radiologues sont humains et les humains oublient des choses. Les bases de données n’oublient rien. Voici une citation qui vaut la peine d’être répétée : « L’intelligence artificielle ne remplacera pas les radiologues, cependant, les radiologues qui utilisent l’intelligence artificielle remplaceront les radiologues qui ne n’utilisent pas. »

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