La plus grande différence tient de la position de la Fed. Nous avons commencé l’année 2021 avec la conviction que la Fed, par ses actions, serait là pour prêter mainforte. Elle achetait des obligations à tour de bras et la hausse des taux d’intérêt n’était sur les lèvres d’à peu près personne. Maintenant, tous s’entendent pour dire que les banques centrales conserveront un plafond, sans toutefois savoir où ce plafond se situe. Entre-temps, tous les graphiques semblent illustrer la même prévision : les hausses de taux s’en viennent.
Sur le plan du rendement, les choses n’ont pas beaucoup bougé. Les écarts ont orchestré un resserrement l’année dernière, mais cette compression a été contrebalancée par la hausse du rendement des obligations gouvernementales. Par exemple, le rendement réel de l’indice CE BoA US High Yield, qui s’établissait à 4,3 % au début de 2021, se trouvait à moins de 0,1 % de ce niveau à la fin de l’année[1].
Le rendement des titres de catégorie investissement (CI) est un peu plus dodu cette année par rapport à celui d’il y a 12 mois. Par exemple, le rendement de l’indice BBB est d’environ 2,6 %, comparativement à 2,1 % en décembre dernier2. Cela dit, le rendement des titres CI se situe toujours en deçà du plus récent taux d’inflation.
Le contexte actuel se caractérise également par un faible niveau de titres de sociétés en difficulté, après une hausse des cas de défaut en 2020-2021, puisque la COVID a entraîné la faillite de plusieurs entreprises. Il reste que le redressement des 12 derniers mois a fait table rase des cas de défaut plus récents. À cet égard, CreditSights prévoit des taux de défaut bien en dessous de la moyenne pour 2022[2]. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille cesser d’être sur nos gardes, mais l’absence relative et prévue des cas de défaut suggère qu’il y aura moins d’activités de rééchelonnement en 2022.